FOOTBALL FEMININ : LE CF AKBOU, UN MODÈLE LOUÉ PAR LA FIFA

A l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits de la femme, la FIFA a publié un article sur son site (FIFA.com) faisant l’éloge d’un club algérien, le CF Akbou fondé justement un 8 mars 2010. En voici l’extrait :
• Le CF Akbou a été fondé le 8 mars 2010
• Il s’illustre pour ses méthodes d’entraînement et ses résultats
• L’action sociale et caritative fait partie de l’ADN du club

Au milieu des années 90, alors que le football féminin commence à s’organiser en Algérie, Bedjaia, à 245 kilomètres d’Alger, s’impose comme l’une des places-fortes de la discipline au point de concurrencer Oran, Constantine et même la capitale, la province comptant de nombreux clubs de football féminin.

Le CF Akbou a fini par unir toute la région derrière lui et possède aujourd’hui des supporters dans tout le pays. Comme un symbole, il a été officiellement fondé le 8 mars 2010, à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes. Depuis, il vole de succès en succès, notamment grâce à ses méthodes d’entraînement qui lui valent d’être surnommé « l’Ajax féminin », et ses investissements massifs dans la formation au niveau local.

« Notre but, à l’origine, n’était pas de faire partie de l’élite algérienne. Nous voulions simplement permettre aux filles de la ville de pratiquer un sport dès l’âge de six ans, comme les garçons », raconte à FIFA.com le Président et fondateur du club Omar Merabet. « C’est la raison pour laquelle, nous n’avons jamais fait payer de cotisation à quiconque. Le club fournit lui-même tous les équipements, des U-6 à l’équipe première ».
« L’action sociale fait partie de l’ADN du club »

Interrogé sur les actions sociales menées par son club, Merabet répond : « Cet aspect a toujours été au cœur de notre projet. Ça fait partie de l’ADN du club ». Car Akbou n’entend pas limiter son action au terrain.

Et, au cours des 13 dernières années, a fait d’énormes efforts dans le domaine associatif. Le club possède ses propres bus et une ambulance, qu’il met gracieusement à la disposition de la collectivité en cas de besoin. Parallèlement, les dirigeants organisent des tournois régionaux en soirée pendant le Ramadan.

Une compétition de futsal féminin a même été lancée pour promouvoir l’amitié entre les peuples. À cette occasion, les joueuses d’Akbou ont pu se mesurer à des équipes venues de Tunisie, de France, du Canada et d’autres pays.

Le club met régulièrement à contribution sa communauté, forte de 82 000 membres sur les réseaux sociaux, que ce soit pour lever des fonds en faveur des malades ou des personnes défavorisées, trouver des médicaments, diffuser des informations sur des personnes disparues, signaler des décès ou tout autre service utile à la communauté.

Le football peut unir le monde

Mais ses efforts vont au-delà de la sphère locale, ce qui prouve qu’Akbou est aujourd’hui plus qu’un simple club. Lorsque Sofiane, dix ans, a été enlevé dans la ville voisine de Tazmalt, la mobilisation générale a été décrétée. Tout le monde s’est lancé à la recherche du petit garçon : en intégrant les groupes de recherche ou en faisant passer le message sur les réseaux sociaux. Une fois l’enfant retrouvé sain et sauf, les joueuses lui ont rendu visite pour lui apporter des cadeaux et remettre une somme d’argent à ses parents, afin de couvrir les frais de suivi psychologique.

Durant l’hiver, le club est venu au secours des réfugiés originaires d’autres pays méditerranéens et de Syrie en leur distribuant de la nourriture et des vêtements, mais aussi en demandant aux autorités locales d’ouvrir des centres d’hébergement.

Grâce à ses partenariats avec des hôtels et des restaurants de la région, Akbou est en mesure d’offrir l’hébergement aux équipes visiteuses les moins fortunées, notamment dans les compétitions de jeunes.

Dans un autre registre, l’entraîneur Bouzid Tigrine a malheureusement perdu sa femme, décédée des suites d’une asphyxie au monoxyde de carbone. Le couple avait deux enfants. Cette fois, le club a organisé un gigantesque hommage. Des personnalités sont venues de toute la région pour une levée de fonds destinée à la famille endeuillée.

Après six saisons passées à Akbou, Fatma Mizali a subi une grave blessure. Elle avait quitté le club depuis deux ans, mais les dirigeants n’ont pas hésité à couvrir ses frais médicaux afin de lui permettre d’être traitée par le docteur Ait Belkacem, un chirurgien réputé dans le milieu sportif algérien.
À travers ses actions humanitaires, le CF Akbou a prouvé qu’il était possible d’associer la formation, l’engagement social, la générosité, l’accompagnement des joueuses et le football de haut niveau.

Son exemple démontre, une fois de plus, que le football possède l’extraordinaire pouvoir de rapprocher les individus et d’unir le monde.